Notre esprit qui nous anime

« Les arbres et les rochers t’apprendront ce que tu ne pourras apprendre à l’école de tes maîtres. »
(St Bernard, XIIème siècle)

La COMMUNION DE LA VIALE rassemble des chrétiens en vue d’un éveil et d’un approfondissement de foi en Christ. Cet éveil se réalise grâce aux prières communautaires et personnelles ainsi qu’à des relations humaines privilégiées.

La Communion de la Viale regroupe quatre lieux de vie, animés par un même projet de vie communautaire : se mettre à l’écoute de l’Esprit du « Dieu de l’univers » pour apprendre à lire en ses signes et en nous mêmes la motivation de notre vie.

L’esprit de la Communion est rassemblé dans PAIX, SILENCE, PRIERE, SERVICE, source d’une dynamique engendrant une densité de vie à l’intérieur de nous même, fécondant tout notre quotidien.

Le SILENCE est la clé qui ouvre la porte d’accès au chemin de l’intériorité.
C’est dans le silence que la « voix de Dieu » interpelle chacun de nous, dans l’intimité de notre être, nous éveillant à l’écoute du TOUT-AUTRE.

Le SILENCE, valeur exotique, rare, « désorientante », décentrante, se nourrit d’ingrédients proposés au menu de chaque Viale, dans le respect de la spécificité de chaque pôle et de chacun des « vialeux ». Il permet de goûter la solitude, d’être heureux de l’essentiel (austérité); il produit en nous la patience et finalement l’humilité.

La solitude

La solitude : l’un d’entre nous a dit à une dame d’un âge certain : « Pars ce soir dans les gorges du Chassezac, rivière semblable à l’Ardèche ; tu feras deux jours de solitude. Tu t’assiéras, ce soir , pas longtemps de environ six heures jusqu’à minuit. Tu verras la lumière baisser. Tu ne diras rien, tu regarderas, non pas voir mais regarder, les ombres vont s’allonger ; ne prends pas de livre. Regarde, regarde jusqu’au moment où les rochers et les arbres te regarderont. Elle m’a pris pour un fou. Demeure en silence et en solitude. Après demain nous pourrons « parler ». Elle est revenue. C’est la première fois que Dieu m’a touché et ce sera pour toujours ».

[*Une certaine austérité*]

La première est peut être la vie commune : je quitte le « je suis maître de ma vie » et d’autres deviennent. Ne dis plus « attends je vais le faire » mais dis : « viens, nous allons le faire à deux ». Combien est-il plus facile de tout faire soi-même que de faire faire par un autre. Manger sans rechigner ce que d’autres ont préparé. Déménage de chambre, il y en a trois qui arrivent ce soir tard. Ecoute longtemps celui que jamais personne n’a écouté, accompagne-le, appelle-le pour promener. A peine je rentre chez « moi » qu’on vient me demander de préparer tout de suite le petit déjeuner de tous. J’avais désiré cette chambre ; non elle est pour le blessé qui vient ; on a abandonné toutes les truelles, couvertes maintenant de mortier durci …prends les toutes pour les nettoyer , sans que personne ne le voit.
Nous mangeons tous ensemble à midi et le soir, c’est une « réunion » communautaire.
Etc..les lits, les chemins, la lumière, le vêtement.. Séisme en toi ; tout à coup tu réalises au fond de ton toi même combien ton comportement a basculé et tu es quelqu’un d’autre : un être donné.

[*La patience*]

Vincent de Paul, un des sommets d’accueil des pauvres, au 17 ème siècle, disait à une jeune fille visitant des pauvres le lendemain pour la première fois : « Tu iras demain « aux pauvres » pour la première fois, n’oublie pas de toute ta vie que ce sont des maîtres terriblement durs et exigeants ; ils ne te pardonneront le pain que tu leur apporteras que par l’amour que tu leur donneras ».

[*L’humilité*]

Que l’humilité vous fasse regarder les autres » écrit Paul (Phil 2. 3). Que de fois avons-nous abordé ce mot en nos partages d’Evangile ! Ce mot vient du mot « humus » qui veut dire, sol, terre, socle, sable, argile. Il s’agit donc du « donné » premier, source de notre vie sans lequel nous n’existons pas encore mais il proclame que nous n’existons pas par nous même. Ceci nous ouvre déjà vers l’insertion de Dieu en nous. Tout vient de Lui, à tout instant. (Col.2.23, 2.18, Prov.15.23, 22.4)

Le SILENCE ouvre un espace pour LA PRIERE

L’Eucharistie tient une place centrale. Moment suprême de « communion » avec le « Dieu de paix et d’amour » et avec tous les hommes quels qu’ils soient, elle résume notre vie en une action : celle du Christ qui se livre.

L’Eucharistie : « Faire Eucharistie en toutes choses ». Elle est tellement centrale que tout concourt en elle et tout se greffe en elle pour monter par elle vers le Père.
Elle est le seul événement de l’humanité. Voici que Dieu lui-même meut en Christ et par cette mort , arrache tout être humain du séjour des morts. Donc nos moindres actes s’inscrivent en eucharistie pour le sens de l’homme ».
Dès lors, pour nous vivant en nos Viale, tous les offices de prière demeurent issus et orientés vers nos eucharisties quotidiennes.
Chacune se présente comme une longue-ou rapide- découverte de la vérité de vie de Dieu lui même.

La prière , tantôt personnelle, tantôt communautaire, nous donne de nous unir au Père de tous, par le Christ Jésus, le Nazaréen ressuscité, dans l’Esprit vivant en tout être humain.

[*LA PAIX*]
Dans le Silence, grâce à l’ouverture du cœur qu’engendre progressivement la Prière, creusant de plus en plus profondément notre puits intérieur vers l’ au delà de nous même où nous appelle le TOUT AUTRE s’installe la Paix, présence du Dieu vivant en nous. Dieu vient lui même nous pardonner, nous réconcilier, nous unifier, nous fortifier, nous densifier….

[*LE SERVICE*]
La pratique constante du silence et de la prière, l’intensification de la présence de paix divine ancrée en chacun de nous, créent, ressourcent et fécondent aussitôt un esprit de servir. La contemplation engendre aussitôt et sans bavure un appel à servir en un point précis et déterminé. Cet appel est à peine à discerner. Il importe de le mettre à exécution sans tarder. Tu trouveras tout tout près de toi quelqu’un à servir.3Jésus prit un linge et vint laver les pieds de ses disciples … Brillants, fortunés, compétents, efficaces, exclus, pauvres, blessés ou handicapés tous rassemblés dans le même projet d’Amour Divin nous apprenons à regarder, à voir, à servir avec les yeux du Tout Autre.